- Waznard a écrit:
- Je pense pouvoir dire que je suis en droit de répondre.
Ha! Qui es-tu pour juger de qui est plus apte à répondre qu'un autre? Tu l'étais tout autant que n'importe quel passant, mais tu as pris cette occasion, tu l'es donc devenu plus et est monté dans mon estime!
- Waznard a écrit:
- ...bien que la frontière soit à mon avis floue : penser à sa propre survie est plutôt quelque chose d'égoïste
L'égoïsme humain peut aussi avoir cela de paradoxale qu'il ne peut survivre seul. Donc en cherchant à sauver sa peau, à un moment donné ou à un autre, il finit par se trouver devant le choix de vivre seul et longtemps, ou accompagné mais avec plus de risques.
Nous devrions résolument nous tourner vers les autres, puisqu'au fond nous ne pouvons jamais, et ce dès la naissance, subvenir à nos propres besoins seuls. Nous commençons par avoir besoin d'une mère qui nous nourrisse, d'une famille qui nous aime et nous témoigne la reconnaissance en tant que droit à l'existence. Nous aurons sans doute, si nous suivons ce modèle, besoin de parents qui nous apprennent les limites acceptées, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, par la société, ainsi que les limites imposées pas la nature. Mais finalement, le besoin de survie ira jusqu'à dépasser cela dans l'acte de procréation : je survis au travers du fruit de ma chair et de mon sang. C'est la trace la plus simple à laisser pour assurer sa propre survie, au moins dans le respect, la pensée, le souvenir. Cette chose que l'on crée alors prends le relais, et pour sa propre survie, en quelques générations, vous aura oublié, puisque vous ne lui êtes plus d'aucune utilité.
Humph, passons cette réflexion socio-psychologique pour le moins défaitiste.
Attention, la démocratie en soi ne constitue pas, selon moi, l'idéal. L'idéal est le changement. Non pas qu'il faille passer d'une tyrannie à une république pour revenir à une monarchie de droit divin et l'abolir dans le sang, loin de là. Il est important que les hommes de pouvoir ne le garde pas trop longtemps, car c'est bien connu, le pouvoir corrompt.
Je n'en connais qu'un qui n'ait pas voulu du pouvoir, et il reste très controversé au sein de l'Histoire qui ne sait comment le juger.
Il ne faut pas en arriver non plus au cynisme dont tu parles, car le cynisme ne fait pas bouger les choses dans le premier mouvement. Avant tout, il choque, et fait bouger contre lui. Ainsi, le cynisme recherche la gloire de vaincre des ennemis qu'il se crée seul, et qui ne seraient sans doute pas là s'il s'était tu. C'est aussi le propre de l'arrogant, impertinent, sûr de lui, fier, orgueilleux, etc.
Mais lorsqu'il rencontre un véritable ennemi, l'avantage qu'à le cynisme, c'est d'être entraîné à se battre.
Si le monde entier était peuplé d'être décourageant, nous serions, selon moi, très probablement plutôt dans une philosophie "No Future" : nous ne pouvons rien faire contre notre destin, alors laissons nous porter : ne faisons plus rien. Au fond, notre future ne nous appartient pas, alors pourquoi en voudrions nous? Laissons nous descendre.
Le système répressif et moyen-âgeux dont tu parle nécessite une image de roi qui en impose, un Charles Martel, ou un Charlemagne, un Louis XIV ou un Charles Quint, bref, il lui faut une image du pouvoir qui soit tenue par une homme qu'on ne puisse pas décourager, et qui justement redonne un peu d'encouragement aux autres.
Louis XVI, roi de France, voulait être horloger. Le pouvoir lui pesait, car il était découragé par la situation du pays. Il laisse ses ministres faire à sa place, et l'image du Lion Royal tomba en morceaux, laissant la brèche aux opposants et révolutionnaire. Louis XVI, roi des Français, mourut décapité parce qu'il n'avait pas su impressionner le peuple.
Pour moi, le siècle d'anesthésie propagandiste, comme tu dis, à laisser croire aux hommes qu'un système en particulier est bon, alors que certains sont justes plus viables que d'autres sur le long terme et plus résistants face à telle ou telle attaque ou rebondissement du destin.
La démocratie fut choisie et mise sur un piédestal, où elle fut oubliée. La démocratie d'aujourd'hui n'a rien à voir avec les républiques révolutionnaires.
Remarquez dans ce sens que les grandes décisions se prennent toujours suite à un grand chahut (mai 68, par exemple). Le peuple doit donc toujours se faire entendre de ses dirigeants par la violence, qu'elle soit combattive ou pacifiste. Au fond, nous faisons moins de révolutions, mais nous devrons quand même les faire, si on veut que les choses changent.
Et ta dernière phrase est révélatrice de ce que tu penses du système institutionnel : il est régi par l'argent. Justement, le fait de ne pas être milliardaire me rappelle ma triste condition, ne me permet pas de m'oublier dans un luxe aveuglant pour moi le premier.
Peut-être ma pauvreté me fait elle passer pour un utopiste qui n'a pas les pieds sur terre et les idées claires. Mais je ne veux pas de la richesse dans l'immédiat. Elle ne me servirait pas à atteindre mes desseins.
Je ne suis peut-être sans doute probablement pas des plus clairs lorsque je m'exprime, mais vous comprendrez le sens en lisant avec attention, j'en suis persuadé.
Agitativement,
Moi!